Note de fin

Une chose est sûre, visualiser l’invisible est part du possible. Si parfois les visualisations de certains invisibles sont inexistantes ou approximatives, c’est soit que le meilleur moyen de les visualiser n’a pas encore été trouvé ou mis au point, soit que le besoin de les visualiser n’est pas au premier plan. Sûrement les deux. Pour le moment. Toujours est-il, les invisibles qui sont visualisés le sont pour une raison.

Études scientifiques ou démarches artistiques, souci d’enseignement ou notes personnelles, les pourquois sont variés. L’idée de transmission, dans le temps, dans l’espace, aux autres, à soi, est souvent là, celle de mémorisation aussi. Et les raisons d’une visualisation aiguillent les méthodes utilisées et sa forme.

Certaines sont très rationnelles, associant des éléments graphiques (couleurs, formes, symboles) et leur caractéristiques (position spatiale, taille, densité) aux valeurs mesurables ou perceptibles du phénomène original. D’autres sont plus instinctives et peuvent relever de l’interprétation. Souvent, on se situe entre les deux. Si les premières sont plus courantes dans les démarches scientifiques et les secondes en contexte artistique, les visualisations de différent domaines empruntent leurs mécanismes les unes aux autres.

À cela s’ajoute les visualisations automatisées, enregistrements ou transcriptions directes par dispositif mécanique, analogique ou logiciel, qui forment les visualisations les plus rationnelles et sont éventuellement utilisées comme fondation pour des visualisations plus humaines.

Il y a les visualisations réversibles, les notations irréversibles, et celles qui sont faites pour marcher à l’envers, préfigurant le phénomène. Il y a les visualisations qui se comparent et celles qui se suffisent à elles-mêmes. Il y a celles qui sont qui se veulent universelles et celles qui ne concernent que des particularités.

Peu importe comment on classifie ou caractérise les visualisations, l’intéressant est qu’elles sont là. Le fait qu’on tente tant de traduire l’invisible en visible, de faire glisser l’univers de tous les autres sens vers un médium graphique, quelle qu’en soit la raison, confirme l’importance de la vue chez l’être humain. On cherche immanquablement à voir ce qu’on ne voit pas. Et on y parvient.

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